
1886 km parcourus, je me crée mon propre chemin, découverte de la presque île de Quiberon et des mégalithes, une nouvelle liberté dans mon cheminement, j’attaque le golfe du Morbihan.
Après 9 semaines à suivre un tracé qui me semblait évident, familier, rassurant… je me confronte à une réalité forte désagréable… Le tracé du GR, dans le Morbihan, ne me convient pas. Couper à travers les terres, ne plus longer la côte, éviter les alignements de mégalithes… Tout s’enchaîne et je ne me sens plus à l’aise avec mon propre cheminement, ma propre démarche.




Il m’aura fallut une journée de marche forcée pour comprendre qu’il était temps que je me détache du GR pour tracer ma propre route. La symbolique est forte croyez m’en.
Là, prend tout son sens du cheminement et non le but à atteindre. Je dessine mon propre chemin, celui qui me donnera la chance de découvrir qui je suis. Je n’aurais jamais toutes les réponses, mais ne serait ce que quelques-unes afin de m’aiguiller quant à la direction où aller.



Cette décision ne fut pas simple à prendre, elle n’est pas des plus confortable puisque l’organisation en est d’autant plus lourde. Mais c’est, dès à présent, mon chemin et je me sens bien plus à l’aise d’avoir fait ce choix que de ne plus prendre de plaisir à marcher sur un chemin stérile.
Je ne m’empêche pour autant pas à retrouver de temps à autre le GR. Car le tracé est chouette par moment (ou inévitable) mais quitter les lignes blanche et rouge m’apaise.



J’aurais sacrifié une belle partie de côte faisant face à Lorient pour me rendre compte que le nouveau tracé ne me plaisant pas. Me défaire du prévisible me soulage, en quelque sorte. Je me sens suffisamment à l’aise avec l’inconnu et l’organisation de la nourriture ou du bivouac pour agir ainsi sans violence aucune. Quelle liberté, quel bonheur.
Toute décision nécessite de faire un choix. Peut être passerais-je à côté de certaines choses, mais au moins je reste fidèle au tracé que je m’étais prévue et j’avance à mon rythme, face à des paysages qui me rendent heureuse.



Je découvre ainsi la presque île de Quiberon, les alignements d’Erdeven et ceux de Carnac. Sans oublier les alentours de Locmariaquer. Où il m’a été permis de « chasser » les dolmens. Une journée extraordinaire de découvertes merveilleuses. Quel patrimoine nous avons !




Mon nouveau tracé est super chouette. Je suis ravie. D’autant plus que je suis de plus en plus à l’aise avec cette liberté qui est mienne.
Cette semaine, j’ai eu la chance de rencontrer des randonneurs à la journée fort agréable, avec qui la discussion a fait passer l’après midi d’autant plus rapidement. Merci Francis et Valérie.


Ainsi qu’une sympatique bande de jeunes du 94, en vacances. Les questions y allaient bon train : vous faites comment pour la nourriture ? Et pour vous repérer ? Et pour manger ? Et pour charger votre téléphone ??? Bref des questions de logistique qui me semblent familières mais qui interrogent. Une belle discussion conclue par un « Madame, je te respecte grave ! Tu m’impressionnes ». C’était une belle rencontre, merci à vous. Et qui sait, peut être à bientôt dans les écoles après tout… Partager mon expérience peut aussi passer par ce type de discussion et d’ouverture d’esprit.



Et j’ai partagé un repas très chouette avec Shannon. C’est étonnant comme ce cheminement est totalement différent de celui de St Jacques. Je rencontre, certes, moins de monde. Mais je partage plus. J’ouvre mon expérience aux autres, le temps d’un repas, d’un coup de téléphone, d’une semaine de marche. Je suis heureuse de découvrir leur univers et de partager le mien. Aussi contraignant cela puisse être, déroutant ou embarrassant, par moment, ce sont de beaux moments partagés qui me rendent heureuse.


J’ai aussi eu la chance de voir les grandes marées. Enfin, une grande étendue de plage, rochers et coquillages sans eau puisque j’ai eu le droit à beaucoup de marée basse. Un régale pour les pêcheurs à pied semblerait-il. Pour ma part, ça a donné un petit moment à longer une plage encore plus vide qu’à l’accoutumée mais grouillant d’épuisettes et de bottes. C’était une jolie image et une atmosphère toute particulière. J’aurai adoré la vivre dans le Finistère. Mais mon avancée en a décidé autrement.





Le petit point noir de cette semaine, ce sont les douleurs !
70 jours de marche, ça commence à tirer sur mon mécanisme. La douleur au tendon d’Achille qui passait régulièrement, mais ne s’installait pas, commence à faire un petit nid douillet à l’arrière de ma cheville gauche. Je reste donc alerte au moindre changement d’intensité car il se pourrait bien que ce dernier cesse de me suivre si je tire trop dessus. Déjà 1886 kilomètres qu’il me subit… et j’aimerais bien qu’il y en ai d’autre.



Bon, soyons francs, le Morbihan, à première vue, me transporte beaucoup moins que le reste de la Bretagne. Moins sauvage, moins brut, moins grandiose en terme de paysages… mais doux, poétique. Bien plus propice à la contemplation. Je commence à comprendre pourquoi les gens y sont tant attachés, je me laisse flâner le long de ses méandres en y prenant plaisir. D’autant plus à marée haute, mais les oiseaux à marée basse sont magiques, à leur façon.
À la semaine prochaine.
Le petit point dodos :
17.08 – Camping municipal de Kerhillio
18.08 – Camping municipal du Rohu
19.08 – Camping de Kerabus tout proche de Carnac
20.08 – Camping de la tour à Kerinis
21.08 – Bivouac aux alentours d’Auray
22.08 – Camping de Ker Éden à Larmor Baden
23.08 – Camping de Vannes à Conleau
Bonjour Jeanne
Tes commentaires et surtout tes photos nous font faire un agréable voyage en sud-Bretagne. Tu es dans des paysages magnifiques, Quiberon, la Trinité, locmariaquer, Port de St Goustan à Auray, Arradon, Conleau, Vannes tous ces coins font rêver !
Et ce n’est pas fini car la suite du Golf, c’est aussi beau 👍
Tu devrais être à proximité de la Vilaine la semaine prochaine et si je ne suis pas confiné (test covid cet après-midi 🥴), et si tu es d’accord, j’irai marcher 1 journée avec toi 🚶♀️🚶♀️
Comme toi lorsque j’ai fais le Tour de Bretagne je me suis collé à la côte, souvent le GR34 et souvent hors GR.
J’espère que d’ici la fin du Tour tu auras pu trouver ces réponses que tu cherches !
Sans quoi, et si ta cheville et ton temps disponible te le permets, tu pourrais continuer le chemin côtier en descendant vers le sud (GR 8) jusqu’à Hendaye. Je suis allé jusqu’à La Rochelle en 2019, et j’ai prévu de pousser jusqu’à Royan en novembre prochain.
Bon courage et à bientôt
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Merci José pour toutes ces bonnes idées. Je vais déjà rentrer à la maison et voir ce que je peux faire de tout ce matériel et cette expérience.
Par contre avec grand plaisir pour te retrouver le temps d’une journée ou plus sur le sentier 😍😍😍
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Heureuse de lire que tu as trouvé ta voix 😊 ce n’est pas simple d’oser sortir du chemin. Bonne continuation et merci de me faire voyager à travers tes photos 😉
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Merci pour ces mots. Ça me touche beaucoup.
C’est avec grand plaisir que je partage, si ce n’est au plus près tout du moins au plus juste ce que je vie.
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