
1489 km parcourus, une vraie journée de pause, visite de l’île de Sein, des paysages plus plats dès à présent, un questionnement omniprésent, de belles rencontres, une chaleur de dingue.
Après une fin de septième semaine un peu compliquée physiquement, je m’octroie une pause. Une vraie. De celle qui permette de vraiment recharger les batteries.
Après Saint Jacques je m’étais promis de prendre du temps, de visiter lorsque ça me faisait plaisir. Et me voilà, fatiguée, calculant comment je peux passer à la pharmacie, à la librairie, à la poste et visiter une île à plus d’une heure de bateau dans la même journée. 2000 km ne m’ont pas suffi apparemment ! Je retombe dans mes travers.


Je décide de prendre un café en ville et d’aviser. Ça ira relativement vite dans ma tête. Je prends un day off aujourd’hui, laissant passer le mauvais temps et le lendemain, je vais sur l’île de Sein. Je prends ce temps après avoir longuement hésité à continuer. Mais je suis vraiment trop faible physiquement, si je veux continuer mon voyage, il me faut prendre soin de moi. Je prends donc mon mal en patience, je passe ce lundi au calme à me reposer autant que faire se peut.




Et je découvre la merveilleuse île de Sein dans la foulée. 2 jours de presque repos, elle n’est pas belle la vie ?!?
Je passe une très belle journée sur la très plate mais féerique île. Elle est apaisante, reposante, équilibrante. Les gens y sont agréables bien que les touristes les envahissent jour après jour.




Les femmes de Plogoff me tourmentent, leur lutte m’enivre, mais me terrifie. Comment notre gouvernement a-t-il pu être aussi violent ? Comment a-t-il pu faire vivre cela à un simple village se rebellant ? Je me plonge dans ces témoignages poignants de femmes, non armées, se retrouvant face à une horde de CRS. Je me sens las de cette société. Face à la beauté de la nature, je me sens minuscule, un peu idiote de m’en être coupé si longtemps…
Bien que ce soit une île, il serait très probablement bon que je me pose dans un tel endroit pour enfin prendre le temps d’écrire, de produire clairement quelque chose de ces mois de marche.




C’est la première fois depuis le début que je suis autant chamboulée, perplexe, retournée. Je n’ai pas envie d’arrêter comme sur St Jacques, mais quelque chose me questionne. Je ne saurais comprendre ce qui se passe dans mon être, mais la marche de me suffit plus, je porte quelque chose de plus qu’une simple envie de marcher, de consommer mieux, d’appréhender différemment la vie. Je me sens envahie par une envie de porter plus haut, plus fièrement, plus fermement mes valeurs. Celles qui font que je me sens libre, heureuse d’exister, sereine.


Je n’ai pas la prétention d’être activiste politique, féministe, mue de grandes inattentions… Mais j’ai, aujourd’hui, besoin de donner du sens à tout cela.
Je repars donc sur ma route, la tête pleine de pensées. Je marche le long de la baie d’Audierne. Où les sports nautiques et la détente s’entremêlent autour des blockhaus de la Seconde Guerre mondiale. Drôle de sensation que de marcher au milieu de tout cela. Mais je continue, car je me sens bien après ces 2 jours de pause.




Durant ces 8 semaines, je n’ai entendu parlé Breton qu’une seule fois, une toute petite fois. C’était un homme me proposant de m’emmener en voiture. Il s’est arrêté et m’a accosté en Breton. Par manque de chance, il se trompait très clairement d’interlocutrice et dut répéter en français. Mais que c’était étonnant qu’il débute directement en breton, cette langue tant attendue et jamais entendue.
Mais surtout qu’est-ce qui peut lui avoir fait penser que je parlais breton ? C’est une question qui demeurera sans réponse ; puisque très étonnée par la requête, j’ai décliné et continué à marcher.




La semaine (et la marche) continue dans des paysages plus plats. De temps à autre, entrecoupé de brouillard ou de brume de mer, mais relativement ensoleillé la plupart du temps. Les questions vont bon train. Mon cerveau se remet à mouliner, puisque la fatigue n’est plus un frein à son fonctionnement… Comme il est bon de réfléchir.




Jeudi, j’ai la chance d’être accueillie dans une magnifique famille à Quimper. Vous me direz que ce n’est pas sur la côte, mais mon chemin me les a fait rencontrer quelques semaines auparavant et je ne pouvais ne pas faire le détour pour les découvrir un peu plus.



C’était d’une beauté sans précédent. La gentillesse de Laurence m’a touché au plus profond de mon être. Cette femme, cette mère, cet être humain est tout bonnement extraordinaire. Entre la vie professionnelle, celle de mère, la recherche de soi, l’ouverture d’esprit… Elle est la représentation de cette femme forte qui m’émerveille. La bienveillance qui émane d’elle est indescriptible…
Je n’oublie pas Fred, son mari, un sportif tout en énergie et en gentillesse.




Merci de m’avoir ouvert votre maison, je m’y suis sentie comme chez moi. J’espère avoir la possibilité, un jour, de vous rendre la pareille.




Pour finir cette semaine, je marche de plages magnifiques en criques sublimes. C’est bien plus plat, les journées restent longues, mais sont clairement plus reposantes. Bien que la chaleur qui a envahi la France ne m’ait pas épargnée.




J’ai d’ailleurs expérimenté ma première baignade. 55 jours après le départ, j’ai enfin plongé mon petit corps dans l’océan (à 2 reprises !!!!). C’était froid, mais supercool. Et ça m’a permis de réguler un peu ma température corporelle qui bout depuis 3 jours.




Je me rends compte qu’il faut que je prenne le temps de partager un peu plus cette expérience.
De nombreuses personnes me questionnent, je vais essayer de répondre le mieux et le plus clairement possible aux questions d’organisation. Promis !




Laissez-moi juste un peu de temps pour faire ça au mieux.
Petit point dodo :
03.08 – Camping Naeco à Audierne
04.08 – Camping Naeco à Audierne
05.08 – Camping de la joie à St Guénolé
06.08 – Chez Laurence et Fred à Quimper
07.08 – Bivouac au Letty
08.08 – Bivouac à la Forêt fouesnant
09.08 – Bivouac proche de la pointe de

À la semaine prochaine
Bonjour Jeanne
Tu nous fais encore visiter des endroits magnifiques de notre Bretagne et j’espère que tu fais naître ainsi de nombreuses vocations de futurs randonneurs pèlerins vers la Bretagne. Prends ton temps pour continuer ce beau périple La Bretagne sud a aussi de beaux atouts !
En tout cas BRAVO pour l’exploit que tu réalises et merci de nous le faire partager 😘
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Merci pour ce soutien José. Je pense fort à toi. J’ai l’impression de marcher dans tes pas, par moment.
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