Ces dernières semaines, j’ai mangé mon pain blanc !
Rappelons que j’ai peu travaillé (la semaine dernière), beaucoup randonné et bien profité de tout ce que la vie me proposait au pays des kiwis (animaux, fruits et habitants…).
Ce début de semaine-ci est un peu plus mouvementé à cause du coronavirus qui commence à toucher cette jolie île. Les gens et leur instinct bizarre stressent, font des provisions et ferment tour à tour hébergements, entreprises, bars, restaurants, écoles, etc…
Bref, nous avons d’abord vu les effets en Italie, puis en France, puis un peu partout dans le monde avant que ce ne soit notre tour. Naïvement, je l’ai un peu pris à la légère dans notre pays aux 12 cas déclarés (mi-mars) et aucun mort alors qu’il y en avait dans bien d’autres contrées…
Mais pas eux ! Tout au long de la semaine, de nombreuses surprises nous ont pris de court : quarantaine pour les nouveaux arrivants (donc pas nous), fermetures des frontières sauf pour les résidents néo-zélandais (nous étions déjà en NZ, donc pas nous), puis plus de vol vers la France (on commence à se sentir un peu coincé), puis restrictions drastiques au travail (et nous devons habiter dans un endroit bien moins sympa que le premier), sans parler de l’incertitude de travailler pour le lendemain et la France rappelle tous ces ressortissants… L’idée d’un confinement commence à germer dans mon petit esprit. À 20 000km des miens, c’est un peu dur il faut bien l’avouer. Rentrer ? Rester ? Et comment ça se passe si je tombe malade ? Petite galère intellectuelle intérieure.
Bref, ça devient légèrement anxiogène ici aussi. Gardons le cap, nous avons un van, l’hiver n’est pas encore arrivé ici (mais il commence à faire froid la nuit). Bloqués pour bloqués, nous verrons bien jusqu’à quand nous pourrons rester ici dans des conditions convenables. Et j’ai la chance d’avoir une famille merveilleuse qui me fait vivre un petit bonheur tous les matins avec nos vidéos call.
À ce moment-là (mi-mars), mon challenge : trouver des solutions sans pour autant tout précipiter comme toujours. Positiver, mais ce n’est pas le plus dur. Ne pas stresser, ça encore ça va. Et profiter, j’aime bien cette partie-ci !
Puis tout s’accéléra !!!

Lundi 23 mars à 13h45, nous passons au niveau 3, simple introduction au niveau 4 dans 48h. Ce qui signifie confinement pour un mois ! Ouaip, en Nouvelle-Zélande, ils ne font pas les choses à moitié !!!!
Nous avons peu d’informations concernant nos emplois, nos logements et comment ça va se dérouler pour nous… Mais on tient bon. À cette annonce, Tancrède me rejoint, nous sommes donc deux dans la galère. Et surtout il n’est pas tout seul, sans voiture et sans hébergement.
Et puis, nous ne sommes pas les plus à plaindre. Nous ne sommes pas dans un aéroport à attendre en vain un avion pour la France. Nous avons un visa qui nous permet de travailler et nous avons un logement (certes non isolé, mais il a le mérite d’exister). Pour remettre la situation au clair, nous vivons avec 2 autres vans sur l’exploitation agricole. Les proprios nous ont mis à dispo une petite maison (un atelier) non isolée et d’où on voit clairement l’extérieur à de nombreux endroits… Mais il y a salle de bain, cuisine, pièce commune et un trou en guise de toilette. Bref ça pourrait être mille fois mieux, mais aussi biiiiiien pire ! Et on dort dans nos vans respectifs, eux aussi isolés avec les pieds, mais bon.
Côté travail, de nouvelles mesures sont mises en place pour que les contaminations soient très limitées. Donc on maintient le cap même si on se sent légèrement fliqué (et que c’est désagréable). Mais dans tout ce bazar, on peut encore bosser à condition qu’on ne sorte du périmètre du verger qu’une fois par semaine pour faire des courses ! Nous sommes donc chanceux de pouvoir optimiser notre temps de quarantaine en gagnant des sous à défaut de voyager dans ce joli pays…
Mais évident, toute belle histoire à une fin. Vendredi 27 mars, nous avons été confrontés à la terrible conclusion de notre quarantaine professionnelle improvisée à Motueka. 10h30, coup de fil de mon boss pour me dire qu’il fallait que j’accepte de vivre dans un endroit inacceptable ou bien, j’étais virée.
J’ai tout de même réfléchi. Et j’ai presque accepté. Mais ce ne pouvait être un endroit où vivre 1 mois alors que les nuits deviennent glaciales et qu’il n’y avait ni cuisine, ni endroit chaud, ni douche.
Bref, j’ai décliné l’invitation à bafouer quelques principes de bases pour de menus dollars néo-zélandais. Nous voilà dans l’obligation de récupérer notre nourriture déjà bien attaquée par les souris et de ranger le tout pour décamper au plus vite.
Au deuxième jour de confinement, je vous évite les détails, mais, trouver un hébergement, c’est quand même la grosse galère. Nous y passons de nombreuses heures, la tension monte, nerveusement c’est quand même un peu chaud.
Par chance, en fin d’après-midi, nous dénichons une petite perle dans la jolie ville de Nelson ; nous décidons d’y passer ce prochain mois.

L’endroit est charmant, il y a un petit jardin et nous serons en mesure d’aider les gens dans le besoin (comme nous) si la situation le permet puisque nous avons des chambres en rabe. Ouf ! À l’abri pour le moment, à Nelson !
Plus qu’à organiser le planning sportif des quatre prochaines semaines, les listes de courses pour faire progresser nos talents de cuisinier et établir une chronologie des séries (en anglais) que nous allons ingurgiter ainsi que les livres à bouquiner…
C’est étonnant combien l’être humain est capable d’accepter beaucoup de choses. Je suis épatée par la façon que l’on a de rebondir. Et je suis fière de réussir à en faire une force de chaque instant.
La suite au prochain épisode 😅
Tiens le coup Jeanne, ça va bien finir un jour cette vacherie 😉
Prend soi de toi
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Merciiiiii 🤩🤩🤩
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