Santiago de Compostella

Il m’est compliqué de résumer cette expérience, je vais pourtant essayer.

L’arrivée à Santiago de Compostelle se passe sous la pluie. À l’entrée de cette très grosse agglomération, peu de sentiments s’invitent. Je prends quelques photos avec le nom de cette ville si attendue. Je suis surprise de ne rien ressentir de particulier alors que j’en rêvais, de cette arrivée, de cette ville. Plus j’y réfléchis et plus je me dis qu’il était là mon but. Et j’en suis déçue. Mais continuons d’avancer, le chemin est plein de surprises…

Nous traversons la ville nouvelle, pas moins de 3 km… Sans nous retourner, nous survolons le centre-ville historique avant de rejoindre la place de la cathédrale. Toujours nos sacs sur le dos, nous avançons les yeux rivés sur la signalisation au sol pour nous repérer.

Dès que je mets un pied sur cette place, dès que je fais face à cette cathédrale magnifique, je fonds. Je reste, bouche-bée, sous la pluie, à regarder cet édifice. Je laisse les émotions m’envahir, les larmes se faire un chemin au coin de mes yeux puis sur mes joues. Cet état est agréable.

Je suis incapable, encore maintenant, d’expliquer ce qui m’a traversé. Je me suis sentie remplie de gratitude, de joie, de bonheur et pourtant si vide. L’incompréhension et le soulagement faisaient parti de tout cela. Quel drôle de mélange.

C’était déroutant, étonnant mais apaisant. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, à regarder cette création architecturale tant convoitée… Le temps était comme arrêté, comme figé. J’étais seule en présence de cette cathédrale, je ne voyais pas les personnes se prendre en photo avec la si courtisée place. Il n’y avait que moi.

Quel étonnant moment. Je m’en souviendrais toute ma vie, j’en suis certaine. De l’écrire, les émotions naissent de nouveau, moins intensément certes, mais je suis tout de même bouleversée. Quelle expérience hors du commun.

Je ne peux prétendre réussir à partager cette joie avec vous, mais j’espère que j’aurai réussi à vous donner une petite idée de tout ce qui peut se passer dans la petite tête d’une pèlerine au moment où elle rejoint le point d’arrivée d’une si longue marche.

Je vais ensuite faire les démarches pour récupérer ma Compostella et mon hébergement. Puis nous essayons de trouver un endroit où manger même si l’émotion me tord légèrement l’estomac.

Les jours suivants, je resterais à Santiago pour en profiter, pour m’imprégner, pour inscrire en moi toutes ces émotions, tous ces sentiments qui sont uniques et si précieux. J’y resterai 2 jours entier et j’aurai la chance de voir cette si belle ville sous le soleil.

Qui plus est, je retrouve des amis pèlerins rencontrés tout au long du chemin. La joie est immense de partager encore quelques minutes, heures, jours ensemble.

Bien que le premier jour, il m’ait été impossible d’écrire ou de partager cette expérience ; je prendrais ensuite le temps d’écrire des cartes postales à de nombreuses personnes. Ces heures passées à écrire mes petits mots me semblaient importantes. Certes, de façon décalée puisqu’ils ne les recevraient que d’ici quelques jours… Mais c’est ma façon à moi de communiquer. Et ça me laissait le temps de digérer mes propres émotions.

Après 2 jours d’arrêt à Santiago, je ressens le besoin de partir. Mon temps ici est passé et je suis heureuse d’avoir accepté d’y poser mon sac un jour de plus.

À moi le reste de l’aventure… Je repars donc vers Finisterre (le bout du monde) !

Petite info pratique et point historique :

Lorsque vous allez chercher votre Compostella, si vous êtes dans les 10 premiers pèlerins de la journée (il faut donc y aller tôt), le repas du midi vous est offert dans le restaurant le plus ancien et le plus chic de la ville.

C’est une tradition depuis 450 ans, cet établissement offre le repas aux 10 premiers pèlerins de la journée. Il se situe sur la place de la cathédrale et ce n’est autre que le Parador Hostal Dos Reis Catolicos.

Je n’ai pas eu la chance de faire partie de ceux-ci, mais je vous souhaite de le faire, ça semble super chouette.

Publié par Jeanne Fauquenot

Passionnée de patrimoine, d'art et d’espaces naturels ; je me suis mise en tête de découvrir, en marchant, ce pays merveilleux qu’est le France. Il m'est alors apparu qu'il m'était nécessaire de partager mes découvertes dans cet extraordinaire monde qui est le nôtre. J'espère que toutes mes aventures vous plairont.

4 commentaires sur « Santiago de Compostella »

  1. Bonjour c’est si émouvant de vous lire…
    J’ai fait le chemin 2 fois en 2019
    Montpellier vers Compostelle mai juin juillet
    Puis à nouveau début Septembre je sens que je dois y retourner
    alors je pars faire le chemin Portugais de Porto à Finisterre et c’était vraiment super.

    A finisterre je dors au Phare et en lisant le journal je trouve mon premier logement enfin après 4 ans d’attente je l’achète en 5 minutes…
    bises et merci

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  2. très belles photos + texte super léché, soigné = bon reportage. C’est même un ensemble qu’un éditeur aurait du plaisir à publier.
    Car sur le marché des pèlerins de Compostelle, on est surpris par les textes un peu copié-collé et par les illustrations légèrement centrées sur soi (allusions aux tonnes de selfies).
    Bon retour Jeanne.

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