« Et je vais maintenant d’écrire l’expérience qui consiste à s’émerveiller de l’existence de voir le monde comme un miracle » – Ludwig Wittgenstein.

1200 km parcourus, découverte de Burgos, la moitié du chemin espagnol fait, presque la fin de la Meseta, dur dur le désert et si looooong, première semaine de vraie solitude et j’ai kiffé, plus de doutes, une confiance en soi en nette amélioration, une envie de continuer ; mais pas trop vite, Santiago se rapproche nettement.







Le mauvais temps commence à se faire sentir. Je marche, maintenant, en prenant en compte les nuages gris qui menacent régulièrement. J’arrive ponctuellement à passer à travers les averses, mais je suis, par moment, trempée jusqu’aux os. Je découvre l’importance de réussir à faire sécher ses affaires le soir, car il n’est plus possible de les mettre sur le sac durant la journée.








Bien que l’envie d’arrêter grandie, je tiens bon ! Burgos est tout proche. Nombreux sont les pèlerins m’ayant dit que c’était une magnifique ville. J’y fais d’ailleurs une halte pour récupérer physiquement et découvrir le patrimoine de cette merveilleuse cité : château, cathédrale, musées… Je m’y régale. Et je commence à m’acclimater au rythme espagnol (la fermeture entre 14h et 17h, les horaires de repas décalés, la vie nocturne…). De toute façon, je n’ai pas vraiment le choix, les espagnoles ne s’acclimateront pas à moi !






Lors d’une discussion avec un pèlerin, je me suis rendue compte que j’étais hermétique à l’Espagne. Je ne prenais pas le temps de la découvrir, de l’accueillir, de l’apprécier à sa juste valeur. Et c’est très probablement vrai. Je me suis sentie perdue, attaquée, tiraillée par ce début de cheminement en Espagne et je n’ai pas fait l’effort de m’émerveiller du paysage et de nos différences. Une bonne remise en question ne fait jamais de mal. Je vais y remédier.




Je repars après un day off. Reposée, motivée et plein d’entrain… Il faut bien cela lorsque l’on attaque le désert agricole espagnol : LA MESETA. Il semblerait que tout « bon » pèlerin se soit confronté à ces 200 km de « rien » entre Burgos et Leon.






C’est le cœur léger, des musiques plein la tête et le téléphone sur off que je m’attaque à cette épreuve. Je ressens le besoin d’être seule, de cheminer pour moi et de vider mon cerveau une fois pour toute. Je prends même plaisir à m’isoler le soir en arrivant dans les hébergements. Ne penser qu’à soi, couper, n’écouter que ses besoins… Quel luxe !






Il m’aura fallu 1200 km pour prendre du recul sur ma situation… C’est pour cela qu’il faut faire le pèlerinage d’un trait. C’est le long cours qui donne à réfléchir et à tester différentes situations ; et non les kilomètres parcourus. Bien que ces derniers aident, pour le moins, à se vider la tête… Et à prendre du temps pour soi.




Qui plus est, ce désert est remplie de belles surprises : les canaux, les levers de soleil sur les étendues agricoles, la perte des repères, la moitié du chemin espagnol parcourue, les villes magnifiques et l’espoir.




De mon côté, je renoue avec mes émotions. D’après un ami proche, ce sont elles qui guident nos vies, autant les écouter et leur faire confiance…
C’est étonnant comme j’ai tendance à couper mon esprit de mon corps dès lors que je me sens en danger ou en stresse. Et pourtant, c’est au moment où je renoue avec mon être que je trouve de multiples réponses à toutes mes questions. Libre, apaisée, sereine ; mon cœur, mon corps et ma tête font librement un chemin jusqu’alors inimaginable…




Les dodos :
- Le 21.10 – Villfranca Montes de Oca / Albergue San Anton Abad – Posada del Camino (23€ avec repas du soir) – Repas quelconque, impossible de cuisiner et un peu froid dans les installations.
- Le 22.10 – Burgos / Airbnb.
- Le 23.10 – Burgos / Airbnb.
- Le 24.10 – Hontanas / Albergue El Puntido (6€) – Possibilité de manger sur place, de cuisiner et les dortoirs sont plutôt agréables.
- Le 25.10 – Fromista / Albergue Luz de Fromista (10€) – Possibilité de cuisiner, installations neuves, accueil très agréable.
- Le 26.10 – Calzadilla de la Cueza / Albergue municipale (5€) – Installations neuves mais rien pour cuisiner.
- Le 27.10 -Bercianos del Real Camino / Albergue privée Santa Clara (9€) – J’y ai eu froid, mais la cuisine est bien équipée pour cuisiner et le lit est plutôt confortable.
Très intéressant ce travail sur toi 👍
Je retiens bien l’idée du »long cours » qui t’a permis ce travail
J’attends avec impatience la sixième semaine et la suite
Je t’embrasse
Joyeux Noël
José
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